Manet, Degas, Redon & Millet…

le

Sous le ciel toujours gris, c’est au musée que notre troupe s’est encore rendue afin de se promener sans crainte de la pluie ! Et au programme, deux expositions temporaires : Orsay nous propose en effet un dialogue Degas / Manet et une découverte des pastels de sa collection, de Millet à Redon.

Un très beau programme dans un cadre privilégié, car oui, c’est encore une visite du merveilleux musée d’Orsay qui vous est proposée (cet article n’est toujours pas sponsorisé) ! Offrant souvent une riche programmation, deux expositions se partagent l’affiche avec quatre artistes phares du XIXe siècle : Édouard Manet (1832-1883) et Edgar Degas (1834-1917), puis Jean-François Millet (1814-1875) et Odilon Redon (1840-1916).

Manet / Degas

Nous sommes ici face à deux contemporains, tout deux nés de familles aisés, éduqués à l’art et qui décident de quitter le chemin tout tracé par leur famille pour devenir artiste (c’est sans doute plus simple quand vous n’avez pas à vous soucier d’argent haha). Copiant tout d’abord les maîtres au musée du Louvre comme Velazquez, Mantegna et Titien, admirant aussi Ingres et Delacroix, les deux rivaux vont vite imposer leur style sur la scène artistique.

La seule différence ? Édouard Manet ne se joindra pas au groupe des impressionnistes, notamment lors de leur première exposition chez Nadar en 1874. Pourtant très proche de Berthe Morisot, sa belle-sœur, peintre et modèle, il ne cessera jamais de vouloir être reconnu par les instances académiques malgré sa touche résolument moderne. Edgar Degas quant à lui, deviendra l’un des chefs de file du mouvement aux côtés de Claude Monet et de Berthe Morisot, tout en se gardant bien de peindre à leur manière.

Impressionnistes ou non, tous s’intéressent aux mêmes sujets : portrait intimes, scènes de genre puis paysages où la foule et la bonne société côtoient les personnalités littéraires et les femmes de petite vertu, tandis que danseuses, modistes et jockeys deviennent des motifs récurrents dans le travail des deux artistes. Degas ira même jusqu’à dire que Manet lui vole ses sujets, bien qu’il éprouve pour ce dernier une véritable admiration. Il acquiert d’ailleurs de nombreuses œuvres de Manet, mort prématurément en 1883, cherchant à faire reconnaître son talent unique.

L’exposition offre donc un très bel ensemble de peintures, de dessins et même de gravures, avec notamment des prêts du Metropolitan Museum de New-York. Ne manquez surtout pas de jeter un œil aux deux portraits de femmes aux oiseaux : La Femme au perroquet (1866) et la Femme aux ibis (1857-1868). L’Olympia de Manet est bien là, mais elle fait pâle figure face à une salle dédiée entièrement à Berthe Morisot. Certaines toiles moins connues surprennent et il est intéressant de découvrir les similitudes et les divergences entre les deux maîtres.

Pastels, de Millet à Redon

C’est la véritable surprise de cette visite : le pastel ! Une technique poudrée et surtout salissante à souhait qui a pourtant suscité un véritable engouement auprès des artistes du XIXe siècle et ce pour le plus grand plaisir de nos yeux ! En effet, Jean-François Millet et Odilon Redon ne sont pas les seuls invités de cette exposition où le musée révèle une centaine de ses plus beaux pastels.

Véritable découverte donc, car beaucoup des artistes exposés ne vous diront rien ou presque : Degas et Manet sont évidemment présents, mais aussi Louise Breslau (1856-1927), Émile Lévy (1826-1890), Piet Mondrian (1872-1944), Edmond Aman-Jean (1858-1936), Léon Lhermitte (1844-1925) et surtout Lucien Lévy-Dhurmer (1865-1953).

La visite se veut thématique : le pastel sert tour à tour au portrait, au paysage mais aussi aux scènes intimes et aux compositions plus symbolistes. Du croquis grossier au portrait miroir, le pastel permet une approche au plus près de la matière. En témoignent les textures et les étoffes des robes au rendu quasi photographique, et surtout le regard des certains modèles, comme la jeune fille au chien de Louise Breslau. De salle en salle, chaque œuvre rivalise avec la précédente en termes de détails et de couleurs.

Le meilleur pour la fin : Lucien Lévy-Dhurmer ! Un artiste symboliste, à la manière d’Odilon Redon, aussi doué en portrait que pour figurer la mer et ses reflets. Les deux artistes clôturent cette découverte du pastel et de ses usages, avec notamment Le char d’Apollon et La coquille de Redon ou encore La sorcière et le portrait de Méduse de Lévy-Dhurmer.

Une excursion très plaisante donc et bien mise en scène, agrémentée d’un petit tour des collections permanentes et d’un passage obligé par la galerie impressionniste pour découvrir de nouvelles acquisitions !

Et tout de suite quelques croquis d’après les œuvres des expositions :

Expositions temporaires :

Manet / Degas : du 28 mars au 23 juillet 2023

Pastels, de Millet à Redon : du 14 mars au 02 juillet 2023

Et beaucoup d’autres expositions à découvrir juste là.

Retrouvez toute l’actualité du musée d’Orsay ici !

Article rédigé et illustré par Sarah Mascher

Un commentaire Ajouter un commentaire

  1. PRIET Marie-Hélène dit :

    Bonjour Sarah
    Merci pour cet article, et j’ai eu la chance de voir ces deux expositions dans de très bonnes conditions -en semaine et avant les vacances- j’ai adoré et ai découvert Degas sous un nouveau jour. Quant aux pastels je suis une grande fan.
    J’ai tardé à commenter ton article, mais je suis tjs contente de te lire.
    J’espère que tu vas bien.
    A bientôt peut-être
    Bises
    Marie-Hélène

    J’aime

Laisser un commentaire