Le Chant de la Mer

« Viens enfant des hommes, viens, vers le lac et vers la lande, en tenant la main d’une fée… »

Comme dans un conte, Le Chant de la Mer (2014) de Tomm Moore s’annonce par ces quelques mots. Le ton est donné : ce joli film d’animation nous entraîne au large des côtes irlandaises, sur une falaise en haut de laquelle se dresse un phare rouge et blanc.

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C’est dans ce cadre atypique que vivent Conor et ses deux enfants : Ben et Maïna. Toutefois, l’ambiance n’est pas au beau fixe : Conor est encore très affecté par la disparition de sa femme Bruna, le soir même de la naissance de Maïna, six ans plus tôt. Quant à Ben, il préfère jouer avec son chien Joe plutôt qu’avec sa petite sœur, qu’il parait tenir pour responsable de la disparition de sa mère. Jusqu’au jour où Ben découvre un secret incroyable sur sa sœur : Maïna est une selkie, un être fabuleux proche de la sirène, capable de se changer en phoque. A l’aide d’un manteau magique, la petite fille a le pouvoir de chanter pour délivrer les êtres marins changés en pierre par Macha, la terrible sorcière.  Mais voilà : le manteau magique a disparu ! Ben va se lancer à sa recherche dans une aventure aussi périlleuse que merveilleuse, peuplée d’êtres fantastiques, pour sauver Maïna et les créatures marines…

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Les personnages : Ben, Maïna et leur chien Joe

Résultat d’une coproduction entre cinq pays (Irlande, Luxembourg, Danemark, France et Belgique), ce film est une véritable réussite ! L’histoire est originale et surprenante : Tomm Moore en aurait eu l’idée en se promenant sur les plages irlandaises de son enfance où des phoques échoués l’auraient profondément touché. En effet, dans les anciennes coutumes, les phoques étaient considérés comme les porteurs de l’âme des pêcheurs morts en mer. Ces légendes et traditions celtiques mais aussi scandinaves sont d’ailleurs bien présentes dans le film : le mythe de la selkie vient du folklore écossais, irlandais et scandinave et désigne une créature métamorphe, mi-humaine mi-phoque, de nature parfois bienfaisante ou malveillante, ce qui est loin d’être le cas de notre héroïne ! Quand aux êtres magiques, ils semblent issus des légendes celtes avec leur barbe blanche qui évoque celle des druides. L’un d’entre eux, à la très longue barbe, vivant au beau milieu de la forêt, rappelle un Merlin l’Enchanteur en plus loufoque ! Enfin, bien que simplifiées, les légendes de la sorcière Macha et du géant Mc Lir sortent tout droit de la mythologie celtique irlandaise.

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Une évocation de Merlin l’Enchanteur ?

L’esthétique magique est d’ailleurs très bien rendue par les graphismes qui nous font voyager à travers la lande et jusqu’au fond de l’océan. La bande-son de Bruno Coulais, d’inspiration celtique, est elle aussi en accord avec la thématique du film :  logiquement, c’est la bretonne Nolwenn Leroy qui interprète (à merveille) la chanson emblématique pour la version française, dont elle a écrit le texte.

Ainsi, tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce joli film d’animation une pépite qui, bien qu’évoquant des thèmes difficiles comme la perte d’un proche, saura convenir à tous les âges par sa poésie !

Vous l’aurez compris : un véritable coup de cœur à (re)découvrir !

Pour le plaisir, quelques dessins de notre rédactrice Sarah Mascher inspirés du film :

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Eloïse Coudeville.

Crédits photo : © 2014 Cartoon Saloon – The Big Farm – Melusine Productions – Superprod – Nørlum Studios

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